Comment détecter les émotions de son interlocuteur ?
Le concept :
Qui n’a pas rêvé de lire dans la pensée de l’autre ? Nous n’en sommes pas là et heureusement. Pourtant la Synergologie apporte par l’analyse du langage corporel de nos interlocuteurs des réponses sur son niveau de confort ou d’inconfort.
Elle repose sur l’étude de la gestuelle associée à un horizon de sens. On parle de discipline et non de science : chaque mouvement (encore appelé item) doit donc faire l’objet d’un questionnement pour être pleinement validé.
Le Synergologue retient le principe « du ballon qui passe », cela signifie qu’il est interpelé par un item (ou mieux encore plusieurs items concordants) et n’est pas en observation constante de ses interlocuteurs. La communication fait la part belle au langage non verbal même si les 55% d’Albert Mehrabian souvent cités sont certainement surévalués comme il l’avoue lui-même.
Les modalités pratiques
Chaque émotion a un impact sur les mouvements du corps. L’émotion est dite corceptuelle, elle touche d’abord le corps avant d’atteindre les zones du cerveau. Elle peut se traduire par une microdémangeaison, un changement de position sur sa chaise, des positions de mains ou de jambes… Les items recensés en Synergologie sont près de 1500. Impossible de tous les retenir mais certains sont plus marquants que d’autres et sont régulièrement observables :
- Les microdémangeaisons : Nous nous micro-démangeons environ toutes les 2 minutes 30 ! Difficile d’y résister : la microdémangeaison réduit la piqure et l’intensité émotionnelle.
- Les marques d’intérêt : Le sourire est une des premières marques d’intérêt : le sourire oui, mais le vrai sourire celui qui se voit dans les yeux par un plissement des fentes palpébrales. En position assise, un buste penché vers l’avant marque également un intérêt ou une implication, de même que l’utilisation des deux mains en même temps qui démontrent une envie de convaincre. La synchronisation de deux personnes qui adoptent la même posture est également le signe qu’elles sont en phase.
- Les signaux de désintérêt et d’envie de partir : La position de chaise en arrière associée à un croisement des bras (deux items) peut être la marque d’un retrait ou d’un désaccord. Le croisement des bras seul n’est pas un signe de fermeture comme on l’a souvent entendu. Un pied qui pointe vers la porte, une microdémangeaison à la cheville ou l’acte de remonter ses chaussettes peuvent être le signe d’une envie de partir.
- Peut-on détecter les menteurs ? : Il est très difficile de détecter le mensonge. Des illogismes entre ce qui est dit verbalement et le langage corporel sont des indicateurs intéressants. Si quelqu’un dit qu’il va bien et que son corps dit l’inverse, nous allons croire ce que nous dit le corps qui n’a pas vocation à mentir.
Et dans la vraie vie ?
Le langage non verbal est présent dans toutes nos interactions privées et professionnelles. Sans avoir fait d’étude de Synergologie, notre cerveau intuitif sait très bien détecter un certain nombre d’items. Nos neurones miroirs nous permettent entre autres de percevoir intuitivement les émotions grâce aux mouvements des muscles faciaux. Encore faut-il que nous prenions la peine de regarder nos interlocuteurs, ce que pris dans nos messages à délivrer, nous faisons peu souvent.
Le coin de Coach&Progress
Les personnes que nous suivons en coaching nous demandent souvent de leur apprendre à modifier leur langage non verbal pour améliorer leur communication. On ne modifie pas son langage non verbal ou alors pas longtemps. Si vraiment on souhaite le modifier, il faut modifier l’émotion sous-jacente et par définition la pensée qui est derrière. Les outils que nous utilisons TCC, PNL, AT* peuvent aider à penser différemment et à retrouver le positif. Le langage non Verbal s’en verra alors nettement amélioré.
Bibliographie
Philippe Turchet, Le langage universel du corps